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LETTRE OUVERTE

à MONSIEUR JEAN-LÉONCE DUPONT

Président du Conseil Départemental du Calvados

 

dont copie pour saisine

à MONSIEUR JOËL BRUNEAU

Maire de la Ville de CAEN

Président du CCAS de la Ville de CAEN

Président de Caen la Mer

 

 

Mondeville, le 31 mars 2016

 

Objet : la CFDT demande le retrait de votre décision d’une tarification de certaines interventions du SDIS du Calvados et alerte les usagers, les professionnels, les Elus

 

Monsieur le Président,

Notre Syndicat Départemental tient à réagir contre la décision départementale de rendre payant certaines interventions du SDIS sur notre territoire.

Cette décision, prise unilatéralement et sans concertation, est une grave atteinte au service public et à la solidarité sur notre territoire. Elle ne fait que démontrer et accentuer encore le désengagement envers les populations les plus fragiles (pour rappel, il y a 2 ans vous avez créé un autre désastre : rendre des personnes âgées employeurs de leurs aides à domicile).

Nous dénonçons et fustigeons le principe que les usagers devront s’acquitter de sommes exorbitantes pour obtenir les aides que seul le SDIS peut rendre, alors que sur le plan national cela reste encore accessible à la plupart des concitoyens. Nous vous le demandons : que vous ont donc fait les Calvadosiens pour que vous les priviez de ce service public – rendu de qualité grâce aux pompiers de terrain, à leur engagement sincère, à leurs compétences malgré parfois des conditions et des situations extrêmes - ?

Cette décision fait par ailleurs naître un abus de pouvoir inqualifiable qui aura des conséquences désastreuses pour les usagers mais aussi pour d’autres professionnels – du privé comme du public – et donc d’autres institutions.

Nous tenons à alerter la population sur le fait que vos options ne serviront pas réellement à punir les « mauvais farceurs ». Les arroseurs ne seront pas les arrosés par vos factures, elles seront adressées aux plus fragiles. De plus, vous prenez le risque de bouleverser une institution plébiscitée, un service public d’excellente tenue, et d’octroyer au Conseil Départemental un monopole mal affiché et une concurrence déloyale, prenant les usagers en otage. La face cachée de l’histoire que vous êtes en train d’écrire est-elle celle qui ouvrira la porte à des sociétés privées offrant des prestations concurrentielles ?

Nous vous citerons dans cette lettre quelques situations qui nécessiteront des réponses claires et précises de votre part.

En effet, parmi nos adhérents, nous avons des pompiers professionnels et volontaires mais aussi, des agents territoriaux qui sont amenés à faire régulièrement appel au service du SDIS, comme les services aux personnes âgées gérés par les CCAS, comme les services de la Petite Enfance, de l’Education, des Sports… etc. - sans oublier d’autres professionnels du secteur privé.

 

Prenons l’exemple d’un EHPA (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées – non dépendantes mais pour qui les chutes sont hélas fréquentes) :

 

  • Ces structures accueillent un public 3è et 4è âge qui ont fait le choix de les habiter parce qu’ils se sentent plus en sécurité, parce que dans leur loyer sont inclus des services qui les aident au quotidien (restauration, linge..) et une présence rassurante d’agents. Sauf que ces agents sont des personnels techniques ou sociaux pour la plupart, travaillant seul de nuit mais aussi souvent de jour (1 agent pour 40 à 50 résidents en moyenne) qui ne sont ni formés, ni habilités, ni même autorisés à relever une personne âgée qui tombe. Et pour cause, tous les sauveteurs secouristes, tous les personnels soignants, pourront vous l’affirmer, il y a un risque avéré à le faire. Leur consigne est d’appeler le « 15 » en premier lieu. Mais la réalité, c’est que le 15 ne vient pas toujours et que l’agent doit expliquer pourquoi il ne peut pas relever la personne… Au final, ce sont souvent les pompiers qui interviennent suite aux orientations du 15.

Cette situation peut se dupliquer aussi dans les crèches, services d’accueil de jour des personnes sans domicile fixe, les services d’aides et de soins à domicile (ces derniers interviennent majoritairement seul), activités sportives, écoles maternelles et primaires, les hôpitaux…

Dans ces cas concrets, à qui sera adressée la facture de 241€ pour une chute ? Aux résidents ? À l’agent qui n’a pas le droit d’intervenir ? À la collectivité, responsable des conditions de travail ? Ou encore aux Parents ? Aux personnes sans domicile fixe ? Ou indirectement aux contribuables ?

Nous exigeons le retrait et des réponses, tant pour la population du Calvados qui a choisi de vous élire à votre siège que pour les employés du SDIS et d’ailleurs. Relisant votre programme de campagne électorale, nous n’y avons lu aucune disposition de ce genre…

Ce n’est pas sans raison que notre courrier est adressé en copie à Monsieur Joël BRUNEAU, car il doit lui aussi être interpellé et prendre des engagements pour palier aux conséquences de vos décisions UDI-esques, comme d’autres Maires du Calvados devraient le faire d’ailleurs.

Dans l’attente, nous restons à votre disposition pour une rencontre,

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.

 

La Secrétaire Générale Départementale,

Valérie FRITZSCH

LETTRE OUVERTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #info INTERCO
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